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FORCE OUVRIERE ORNE
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20 mai 2008

DIRE CLAIREMENT LES CHOSES

affichep130308

Parmi les raisons qui ont conduit la Confédération (quasiment seule) à s’opposer à la fusion entre l’ANPE et les ASSEDIC, il y avait la remise en cause du rôle des interlocuteurs sociaux, la fusion conduisant les pouvoirs publics à décider seuls, ce qui s’appelle l’étatisation qui intervient, qui plus est, dans une logique restrictive ouvrant ensuite la voie à la privatisation.

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour constater que nous avions raison.

D’ores et déjà, la négociation en matière d’assurance-chômage passe au second plan. C’est le gouvernement qui décide seul de ce que devra être l’offre valable d’emploi.

Pour la forme, ils ont consulté les confédérations et le patronat. Mais ils ont décidé seuls d’un nouveau dispositif coercitif pour les demandeurs d’emploi, qui seraient progressivement contraints à subir des baisses de salaires et de la mobilité, quelle que soit leur situation. Pour ne prendre qu’un exemple, être contraint (sous peine de sanctions) d’accepter un emploi payé un peu plus de la moitié de son salaire antérieur, avec deux heures de transport au bout de douze mois, est une provocation, notamment quand on sait que la durée moyenne du chômage indemnisé est de treize mois.

Tout cela conduit à laisser croire que les chômeurs se complaisent dans le chômage, qu’ils ne font pas d’effort alors que le gouvernement ne voudrait que leur bien et que les entreprises leur tendent les bras!

Comment accepter également une remise en cause de la dispense de recherche d’emploi qui conduirait les chômeurs les plus âgés (dont tout le monde sait, bien entendu, que les entreprises font tout pour les embaucher) à toucher les minima sociaux avant de pouvoir percevoir une retraite dont le gouvernement veut encore repousser la date avec les quarante et une années de cotisation.

Clairement, ce ne sont pas les chômeurs qui sont au centre des préoccupations mais les économies budgétaires et la statistique du chômage. Le Premier ministre en a même rajouté à l’Assemblée nationale en expliquant qu’il fallait une indemnisation dégressive du chômage. Il oublie que le système mis en place en 1993 a été abandonné vu son inefficacité sociale.

Il est vrai qu’à l’époque il s’agissait déjà de diminuer le montant global de l’indemnisation. Ou le Premier ministre a oublié cet épisode ou c’est une démarche quelque peu ringarde. Le patronat, quant à lui, s’émeut que la négociation ne soit pas respectée, oubliant qu’il a donné son feu vert à la fusion.

Ce dossier s’ajoute au mécontentement existant en matière de retraites, de pouvoir d’achat, de santé, de services publics. Ce qui ne fait que renforcer les mobilisations des 15 et 22 mai.

Dans ce contexte social et économique plus que dégradé justifiant la mobilisation, il y a des rayons de soleil. C’est le cas pour la décision prise par EADS de ne pas vendre les sites de Méaulte et de Saint-Nazaire et de faire, comme en Allemagne, une filiale 100% Airbus.

Certes, tout n’est pas réglé, loin s’en faut, et il va falloir être plus que vigilants et réactifs. L’engagement avait été pris tant par EADS que par les pouvoirs publics d’un parallélisme des opérations.

À partir du moment où la filialisation a été décidée en Allemagne, elle devait l’être en France.

Cet engagement de parallélisme avait également été pris par le président de la République avec qui j’en ai discuté notamment le 5 mai. Cet engagement est respecté. C’est notre conception du syndicalisme: dire clairement les choses quand on est en désaccord et quand on est d’accord.

C’est aussi cela notre liberté, notre indépendance et le refus de la langue de bois.

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